vendredi 31 août 2007

Rentrée universitaire: 4 jours ^^

Je commence l'université dans 4 jours, en programme de génie des bioressources au campus Macdonald de McGill (aucun lien avec la chaîne de restaurant). Pour ceux qui ne connaissent pas le campus, je crois que c'est probablement le plus beau de l'île de Montréal, car il n'est pas au centre-ville, mais bien à Ste-Anne-de-Bellevue, à la pointe de l'île. Macdonald, c'est une ferme expérimentale, un éco-musée, les facultés de l'environnement, de sciences de l'agriculture et de l'environnement et l'école de nutrition, ce qui nous vaut 2000 étudiants. Ma résidence en compte 240 ^^.

Ça a été une saison un peu chargée que cet été; après 5 jours de vacances en mai, la job a commencé, j'ai eu le temps de faire 2 Grandeurs Natures, voir ma blonde le plus souvent possible (ce qui veut dire pas très souvent, mis à part le mois de juin où nous l'avons hébergée ^^), travailler 48 heures/semaine en moyenne et pas faire grand chose à la job (un sauveteur fait pas grand chose quand il n'y a pas de baigneurs...), un déménagement dans ma première résidence hors de chez mes parents (la résidence du Laird Hall de McGill) et toutes les préparations qui vont avec, ainsi que la fin d'un amour qui aura duré deux ans et demie avec ma copine (chose dont ce blog ne parlera pas; je suis désolé, mais je ne crois pas que cela concerne la vie publique du web et je ne veux pas transformer mes billets en lamentations).

L'été aura donc été chargé de tout ce qu'il peut contenir en changements, et le travail en a pris la majeure partie du temps. Mais bon, assez parlé à ce sujet et voyons ce de quoi je voulais parler: la rentrée universitaire.

Une grosse tâche d'entre devrait couler sur ce billet pour exprimer la colère de ce qui se passe en ce moment. Pour l'instant, dans ma facture de frais pour mes 15,5 crédits de cour, le gouvernement provincial m'impose un coût légèrement supérieur à 900$. D'ici 2012, ce coût surpassera 1350$ en frais fixes que tout universitaire doit payer pour une session d'environ 15 crédits. C'est le prix de ma session complète, à cause des "frais champignon" (frais de technologie de l'information, frais athlétiques à tous les étudiants, etc.).

Pour ma part, mes frais totaux sont comblés au 3/4 par lesdits frais fixes, qui ont déjà augmenté de 50$ cette session-ci. À l'automne 2012, ils auront augmenté de 500$ de plus pour une seule session. Le montant actuel n'est pas encore une grosse hausse; c'est pourquoi les étudiants se sont mis sur le qui-vive dès le départ. Plusieurs facultés de différentes universités tiennent déjà en main un mandat de grève obtenu en AG l'an dernier, attendant la renaissance d'une cohésion générale étudiante qui fut présente il y a 2 ans, lorsque les associations s'unirent (plus ou moins de bonne foi) pour protester dans une coupure au régime de prêts et bourses.

La communauté étudiante a les couteaux sortis devant une Assemblée Nationale élue en grande majorité par une population plus âgée qui ne tient pas, selon eux, compte de leurs intérêts. Le dernier budget contenait très peu d'investissements dans le domaine post-universitaire, mis à part la bonification du régime de prêts et bourses, pour que les moins aisés puissent payer la hausse de frais en empruntant des sous à la banque. Et la promesse du gouvernement Charest d'investir 10$ pour chaque dollar investi par les étudiants? Elle a été oubliée, car il est plus important de respecter une promesse de baisses d'impôts. Pourtant, lorsque l'on s'est rendus compte du déséquilibre fiscal et suite à un manque de transferts du fédéral, on a coupé en éducation et on a mis à la retraite des experts de la santé expérimentés. Maintenant que les transferts nous reviennent, on préfère respecter une promesse de baisses d'impôts, plutôt que de respecter l'investissement dans l'avenir d'une génération. Il aurait pourtant été légitime de réinvestir une partie du transfert de la péréquation dans les lieux où on a coupés, soit la santé et l'éducation (même si ce sont les deux ministères les plus coûteux).

L'éducation post-secondaire n'a pas été très populaire à l'Assemblée Nationale dans le budget. Les clans de l'opposition en ont très peu parlé, même si la campagne d'André Boisclair s'était d'abord faite sous ce thème lors de la course à la chefferie qu'il emporta. Ce n'est plus une priorité. Nous ne sommes plus une priorité.

On se demande ensuite pourquoi les jeunes ont les couteaux sortis et sont prêts à entrer en grève pour leurs revendications. Personne ne les protège, et même la chef du PQ n'est pas récalcitrante à un dégel. Ils ne suivent plus que l'un des principes de base: "Aide-toi et le Ciel t'aidera!" Devant l'absence d'intérêt vis-à-vis ce dégel, il incombe du rôle des étudiants, les victimes de cette mascarade idiote de baisses d'impôts, de se faire entendre de tous. Le tout devrait débuter, comme cela a été durant la coupure en prêts et bourses, par des actions symboliques et sensibilisatrices, suivi de l'organisation d'une grève générale dans les universités. Cette fois, malheureusement, la place des cégeps est plutôt questionnable, mis à part que ce sont les étudiants actuels du cégep et qui désirent atteindre un degré universitaire qui pairont le plus cher... Par exemple, pour moi, une session coûte 1350$. Dans 5 ans, elle coûterait 1800$, et peut-être un peu plus, si les frais afférents venaient à augmenter. Mon coût annuel dans mes études serait de 3650$ au lieu de 2750$ (l'an prochain, ma session en coûtera 1400), ce qui surpasse ce que j'ai gagné dans mon été. Ajoutez à cela l'appart, la bouffe, les vêtements, les effets scolaires et les dépenses connexes (qu'on le veuille ou non, les étudiants aussi ont le droit de sortir pendant les 3 ans d'études) et vous avez à peu près un portrait général des dépenses étudiantes, un poids de plus dans notre éducation. Et tous ces frais doivent être payés à une période où l'on a environ 15 heures de cour et environ deux fois ce temps en devoirs.

Donc, les études n'ont plus seulement un but éducatif, mais aussi d'éducation. Il incombe du rôle d'une population scolarisée d'aider à éduquer les citoyens de leur pays. Il incombera aussi, dès le début de leurs études de niveau supérieur, d'éduquer les gens sur l'état de l'éducation post-secondaire au Québec, ainsi que de la difficulté d'y accéder.

Alors aux gens de mon âge qui lisent ce blogue et se préparent à un retour en classe musclé, je vous souhaite une bonne rentrée. N'écoutez pas le discour de gens élus par une génération qui voit votre enrichissement intellectuel comme une dépense, enrichissez-vous de celle-ci et montrez à tous la valeur du diplôme universitaire que vous désirez obtenir.

2 commentaires:

Renart Léveillé a dit...

Bonne rentrée Manx!

Et Joyeux BlogDay!

Jimmy St-Gelais a dit...

Renart m'a devancé...

Bonne rentrée universitaire Manx.

Tu as beaucoup de potentiel. Tu iras loin!