mercredi 30 avril 2008

Dernier sondage au Québec - Plus d'un an après



Cyberpresse publie les derniers sondages sur son site web sous le titre "Les libéraux réélus et majoritaires" (*ahem* un peu partisan, mais Gesca y a droit, le PLQ a vraiment le vent dans le dos). Je me suis dit que ce serait bien de comparer les résultats aux dernières élections à celles du dernier sondage (le premier chiffre est le résultat du sondage, le deuxième le résultat aux dernières élections):

PLQ = 38 - 33 = (+5%)
ADQ = 17 - 31 = (-14%)
PQ = 29 - 28 = (+1%)
QS = 5 - 4 = (+1%)
PVQ = 9 - 4 = (+5%)

Ce que l'on y voit:
-Le PLQ a fait des progrès remarquables. Surtout que dans un gouvernement, le parti au pouvoir a tendance à perdre des votes.

-Le vote adéquiste n'est pas régulier. Bien entendu, avec l'histoire de Mme Tremblay qui a fermé la porte assez violemment à l'ADQ, plusieurs personnes ont été désillusionnées. Malgré tout, l'ADQ a connu un glissement progressif avant de se loger à 17%.

-Le PQ stagne et reste dans la marge d'erreur. Le momentum qui a suivi le couronnement de Pauline Marois il y a quelques mois n'est plus. On veut moins de paroles creuses, plus de contenu, des actions sérieuses sur autre chose que la question linguistique. L'exemple de l'ADQ a montré que ce n'est pas ce qui donne des votes stables.

-Québec Solidaire est dans la marge d'erreur. On dirait que peu importe ce qui s'y passe, personne n'en parle. Le défi pour la formation politique est de provoquer positivement, afin d'attirer l'attention sur un quatrième parti. Ce ne sera pas une tâche facile, mais je crois de façon tout à fait partisane et biaisée que ce serait possible.

-Le PVQ a connu une donnée aberrante (9%). C'est probablement une erreur de sondage, mais bon... Si ce n'est le cas, alors le PVQ bénéficie de ce que l'ADQ avait il y a 5 ans; à savoir que le parti n'a pas besoin qu'on parle de lui pour gagner des votes et que ceux-ci sont, malheureusement, facilement perdus. Un vote par opposition n'est pas un vote stable. Afin de consolider ces votes solidement et de pouvoir élire des députés, il faudrait que le PVQ arrive, lui aussi, à provoquer et à faire entendre parler de lui. Le PVQ a reçu une balle énorme dans son camp, possiblement la seule avant un bon bout de temps. Il faut voir si le parti saura la recevoir.

Voilà un petit résumé de ce que je pense du sondage actuel ^^. Je me suis dit qu'il fallait un billet léger aujourd'hui, et j'ai trouvé bien amusant de voir le dernier sondage sur les intentions de vote.

3 commentaires:

lutopium a dit...

Je crois que les québécois, comme bien d'autres peuples, aiment la stabilité et le calme politique. Ça expliquerait peut-être pourquoi Jean Charest et le PLQ attirent la sympathie des électeurs. Je suis persuadé que c'est la stratégie qu'ils utiliseront jusqu'aux prochaines élections. La seule chose qui pourrait faire mal c'est un scandale. M. Charest et ses conseillers investiront donc tous leurs efforts pour calmer les troupes et s'assurer qu'il n'y ait aucun dérapage.

Pauline Marois ne semble pas en mesure de redonner ce nouveau souffle au Parti Québécois. Même si elle semble plaire aux citoyens alors qu'André Boisclair ne faisiat pas l'unanimité, Mme Marois ne semble pas être en mesure de replacer le PQ là où il a déjà été. Évidemment, c'est un parti divisé comme jamais. Un peu à droite, un peu à gauche, confortable au centre. Promotion de la souverainté, mise au rancart de la stratégie référendaire, renouvellement de la loi 101... elle s'apercevra que les gens préfèrent le statu quo et qu'ils ne veulent pas replonger dans les querelles entre Québec et Ottawa.

Pauvre Mario. Même s'il est habitué à une carrière politique qui s'apparente à une randonnée sur des montagnes russes, il doit être découragé. Lui qui rêve de devenir premier ministre, il est pris au piège en devant composer aec le rôle de l'opposition officielle et en réalisant qu'il est entouré d'une gang d'amateurs. La prochaine campagne électorale sera pénible: comment s'y prendra-t-il pour conserver les acquis et demander à plusieurs députés de laisser leur siège pour faire place à des grosses pointures? Ça sera la guerre de tranchée. Ma prédiction pour l'ADQ: retour à 2003.

Les québécois ne semblent pas être prêts pour encourager l'arrivée d'un parti de gauche à l'assemblée nationale. La classe moyenne ne s'identifie pas à Québec solidaire. Alors qu'en Europe ces partis ont leur place sur l'échiquier politique, Qs est incapable de grimper dans les sondages. Françoise David et Amir Khadir auront besoin d'appuis extaordinaires lors de la prochaine campagne. Est-ce que les intellectuels sortiront de leur mutisme? Si on en croit la récente annonce de Lévy-Beaulieu, la question nationale vient brouiller l'importance de se doter d'un parti qui se veut le représentant des travailleurs. La gauche est prise en otage par le PQ. C'est malsain, très malsain.

Pour ce qui est du Parti Vert, c'est tout un phénomène. Populaire par sa couleur et son identification naturelle à LA préoccupation de l'heure, le PVQ vient brouiller les cartes. Dommage que ses dirigeants refusent une alliance avec Qs.

Il est donc fort à parier que nous retournerons vers un gouvernement libéral majoritaire. Ça coincidera avec l'arrivée de nouveaux concepts de partenariats avec le privé: Rockland MD prendra de l'expansion, on proposera la privatisation des infrastructures (routes, aqueduc, électricité, édifics gouvernementaux). C'est papa Desmarais qui va être content.

Désolé pour avoir pondu un si long commentaire... Je pense que je vais m'en inspirer pour écrire mon prochain billet!

Salut!

Le Gentil Astineux a dit...

Est-ce que quelqu'un a déjà comparé les sondages Crop-LaPresse avec d'autres firmes de sondages sur une très longue période, mettons 3-4 ans ?

Manx a dit...

Pour ce faire, il me faudrait pas mal de données... C'est la seule chose qui serait un problème, car Matlab fait un excellent travail pour compiler les données ^^.